La cérémonie marquant le 72ème anniversaire de la Victoire du 8 mai 1945 s'est déroulée en présence d’une foule nombreuse. La population, les élus et les associations qui avaient rendez-vous à 11h sur la place de la mairie se sont rendus en cortège au cimetière communal. Après le dépôt de gerbes devant le monument aux morts sous les airs du chant des partisans interprété par la chorale « le chant des collines », la cérémonie s'est poursuivie par l'allocution de monsieur le Maire, Georges Rosso. Après une minute de recueillement, la chorale rovenaine « le chant des collines » a interprété la Marseillaise.
Intégralité de l'allocution de Georges Rosso :
"Mesdames, Messieurs,
A tous les vainqueurs de la seconde guerre mondiale et à toutes les victimes de cette tragédie sans pareille, la nation rend aujourd’hui un hommage solennel.
A nos compatriotes et à leurs frères d’armes, français libres qui n’ont jamais cessé le combat, résistants de l’intérieur ayant héroïquement rejoint la lutte, soldats de l’armée d’Afrique couverts de gloire, combattants rassemblés pour libérer notre terre opprimée et poursuivre le combat au-delà du Rhin et des alpes,
A tous, nous exprimons notre gratitude et notre admiration.
A nos alliés américains, britanniques, russes, aux soldats de tant d’autres nations d’Europe et du monde, nous renouvelons l’expression de notre reconnaissance.
Nous sommes conscients des sacrifices immenses qu’ils ont consentis. Nous ne les oublierons jamais.
Ensemble au prix de longues souffrances, ils sont sortis victorieux du combat décisif pour la liberté, pour l’honneur, pour la dignité des hommes.
1941 – les premiers succès sont annoncés par la radio de Londres, ils portent leurs éclats au drapeau tricolore, les français se redressent et la volonté de résistance se nourrit des exploits et des sacrifices remportés par les patriotes antifascistes.
C’est l’époque où les nazis et leurs complices issus du parti de l’extrême droite pratiquent les tortures les plus inhumaines contre ceux qui leur résistaient, mais aussi et surtout contre les millions d’innocents dont ceux de l’holocauste, devenues horriblement efficaces avec la rafle du vélodrome d’hiver en 1942.
A Paris, avec la collaboration de la police française, le SS Adolph Eichman, responsable de la logistique de la « solution finale » négocie avec Jean Leguay, délégué de la police de Vichy et René Bousquet, secrétaire général de la police française, qui acceptent d’organiser seuls la rafle.
Pour la première fois en France des femmes et des enfants sont raflés.
Cette opération entraîne l’arrestation de 13152 juifs parmi lesquels 4115 enfants, 5919 femmes et 3118 hommes, entassés dans l’enceinte du vélodrome d’hiver avant leur déportation vers les camps d’extermination allemands.
Cette guerre durera 6 années et conduira à la mort 55 millions d’êtres humains.
Elle débouchera sur la conception de la bombe atomique.
Il y a aujourd’hui 72 ans, les déportés rentraient des camps de la mort en laissant derrière eux des millions d’êtres disparus, victimes de la barbarie nazie et exterminés dans d’affreuses souffrances.
La victoire du 8 mai devait ouvrir des avancées importantes pour notre peuple, avancées sociales et démocratiques.
C’est la création du statut de la fonction publique par Maurice Thorez, c’est la naissance de la sécurité sociale, la généralisation des retraites, les prestations familiales et bien d’autres avancées sociales créées par celui que l’on appelait le « ministre des travailleurs » Ambroise Croizat. Tous deux étaient ministres communistes du général de gaulle.
Le 8 mai 1945, ruines et cendres, deuils et blessures, joie et liesse populaire, se mêlaient pour devenir, peu à peu, le terreau du temps nouveau.
L’Europe meurtrie s’engage alors sur la voie d’une paix durable pour construire, petit à petit, une union dont le destin est désormais entre nos mains.
En ce jour solennel où nous célébrons le 72ème anniversaire de cette date emblématique, nous mesurons combien la mémoire du passé éclaire l’avenir.
En ce moment difficile où plus de 7 millions de français ont voté pour l’extrême droite, il nous appartient de laver l’affront fait à ceux qui sont morts pour que nous puissions vivre libres.
Face à ceux qui souhaitent effacer toutes les conquêtes sociales du 20ème siècle, notre action est indispensable.
Les conquérants de la victoire du 8 mai 1945 nous ont montré le chemin pour faire triompher en toute circonstance ces grandes idées que sont la démocratie, les droits de l’homme, la liberté et la paix.
Nous allons observer une minute de silence."