Retrouvez ci-dessous la Lettre du Maire(quatre pages) qui sera distribuée cette semaine aux habitants.
"Chères et Chers rovenains,
Il y a 30 ans, en1987, 44 familles rovenaines emménageaient au sein de notre premier programme de logements sociaux locatifs, le lotissement Les Chênes Verts. Nous avons été une des premières communes du département de notre strate à réaliser des logements sociaux. La loi ne nous y obligeait pas. Nous l’avons fait pour répondre à une demande de jeunes ménages rovenains qui ne pouvaient accéder à du logement locatif privé ou à la propriété. Aujourd’hui, beaucoup de ces familles y résident encore. D’autres s’y sont installées. Et certains des enfants qui y sont nés ont profité par la suite à leur tour de logements sociaux. Je me souviens des inquiétudes qu’avait soulevé à l’époque ce projet et qui ont disparu par la suite. Elles ont été les mêmes à chaque nouveau projet.
Récemment, une polémique a été lancée sur les réseaux sociaux, suite à un nouveau projet de 96 logements sociaux locatifs au chemin des coulets, déposé par le groupe Bouygues Immobilier. Il s’agit de parcelles privées constructibles où la municipalité a fait une réservation foncière. Des riverains s’oppposent à cette construction et ont l’intention de déposer un recours auprès du Tribunal Administratif. Je comprends leurs inquiétudes. Je comprends aussi qu’ils puissent défendre leurs intérêts personnels, c’est leur droit. Pour ce qui me concerne, je suis contraint à des obligations comme je le rappelle ci-dessous. Par ailleurs, je me dois de préciser que si je refusais ce permis de construire, c’est le Préfet (comme il l’a fait dans d’autres communes) qui prendrait la main sur les permis de construire et les délivrerait à ma place. A travers ce document de quatre pages, il me semble surtout nécessaire de rappeler et de rétablir ici quelques vérités, surtout par rapport aux propos erronés qui peuvent circuler.
Il est important de rappeler ici les contraintes et les obligations pour les communes liées aux lois SRU et ALUR (dite DUFLOT) relative à la réalisation des logements sociaux. Lois que j’ai toujours dénoncées.
Par son histoire, son cadre de vie, son environnement, son patrimoine, le Rove reste un village envié.
Aujourd’hui, nous devons faire face à une forte demande de logements. Il s’agit principalement d’une demande locale émanant de jeunes qui quittent le foyer familial et ne veulent pas quitter la commune ou d’autres qui se séparent.
Pour répondre à cette demande, au cours de ces trente dernières années, nous avons réalisé 252 logements sociaux locatifs (voir page 2). Chaque opération a suscité des inquiétudes chez les riverains. Il faut savoir que lorsque nous avons réalisé la résidence pavillonnaire la Colline (en 2003), il y avait seulement 35 demandes de logements sur la commune. Près de 15 ans après, la demande a explosé.
Comme je l’ai déclaré lors de mon discours à la cérémonie des voeux à la population le 6 janvier 2017, l’article 55 de la loi SRU (du fait que nous sommes considérés comme une commune déficitaire en matière de logements sociaux) nous impose de payer une amende de 37 000 euros/an. Aujourd’hui nous avons été prélevés de près de 200 000 euros depuis 2014.
La loi nous impose d’arriver à 25% de logements d’ici 2025 (nous en sommes à 12%). Comme l’indique le courrier du préfet (voir en dernière page), nous avons une obligation triennale (du 01/01/2017 au 31/12/2019) de réaliser 82 logements sociaux. Cet objectif atteint, il nous en manquera près de 150.
Par cette loi, le gouvernement impose aux maires des contrats de mixité sans se préoccuper si les communes ont les équipements nécessaires pour recevoir cette nouvelle population.
Car même si nous avons réussi à maîtriser 80% des attributions pour les familles rovenaines, les logements indignes ou trop chers qu’elles ont quittés sont immédiatement réoccupés.
De plus, la loi ALUR a supprimé le coefficient d’occupation des sols. Que font les propriétaires lorsqu’ils ont une parcelle de 200 m² ? Ils la vendent pour construire.
Cette loi va défigurer les villages qui, comme nous, ont fait le choix d’une politique forte en matière de défense de l’environnement. J’estime que nous avons engagé d’énormes sacrifices pour réaliser des logements. Aujourd’hui les lois nous en imposent davantage alors que notre volonté est d’arrêter.
Aussi, nous avons espoir que notre commune soit exemptée de ses obligations de production de logements locatifs sociaux. Le Président de la Métropole en a fait la demande auprès du Préfet. Nous attendons impatiemment sa réponse.
Le Maire Georges ROSSO