Accueil / Actualités / Le Rove rend hommage aux victimes de la seconde guerre mondiale

Le Rove rend hommage aux victimes de la seconde guerre mondiale

La foule est venu nombreuse ce mercredi matin à la cérémonie du 74ème anniversaire de la Victoire du 8 mai 1945.

Rassemblé sur la Place de la Mairie, le cortège s'est rendu jusqu'au cimetière communal où se trouve le monument aux Morts.

"Ma France" de Jean Ferrat accompagnait le dépôt des gerbes effectué par le maire, les élus et les responsables associatifs.

Le premier magistrat, Vice-président de la Métropole, Georges Rosso, fit une allocution émouvante devant la nombreuse assemblée.

A lire dans son intégralité ci-dessous.

La cérémonie se ponctua par la chorale rovenaine "le chant des collines" qui a interprété "le chant des partisans" et "la Marseillaise".

 

Discours de M. Rosso :

 

Mesdames, Messieurs les élus,

Mesdames, messieurs,

Ce 8 mai 2019, nous célébrons le 74ème anniversaire de la Victoire des Alliés sur l’Allemagne Nazie.

Ainsi s’achevait une guerre qui avait causé plus de 55 millions de combattants et de civils.

L’Union des forces françaises libres, des combattants de la résistance et des  armées de Libération françaises et Alliés, a permis à notre Pays de se libérer de l’oppression et de figurer parmi le camp des Vainqueurs.

Ce 8 mai 2019, souvenons-nous que, dès 1933, sous l’œil complaisant des partis d’extrême droite des pays occidentaux, Hitler dont l’argument principal était le racisme, pouvait réaliser ses visées guerrières.

En Europe, les Nations les plus frappées ont payé un lourd tribu.

L’URSS a eu 21 millions de morts,

La Pologne, 6 millions soit 1/5 de sa population,

L’Allemagne de l’époque recensait 8 millions de victimes.

En France, pendant 4 années d’occupation, les communistes furent les tout premiers à inaugurer les camps de concentration, aussitôt suivis par les juifs, des socio-démocrates, des hommes d’église, des intellectuels, tous coupables de vouloir défendre les libertés.

Un des derniers résistants survivants, le communiste Julien Laupretre, est décédé le 26 avril dernier à l’âge de 94 ans.

Entré en résistance dès l’adolescence, il fut arrêté en 1943 pour propagande antinazie et conduit à la Préfecture de police de Paris dans les locaux de la Brigade spéciale.

Il fut retenu pendant une semaine avec les résistants de l’Affiche rouge et a partagé la cellule avec Missak Manouchian, qui sera fusillé quelques mois plus tard.

Cette rencontre le marque pour la vie. Les paroles de Manouchian à son égard “Toi, tu vas t’en sortir, tu vas continuer la lutte.” » ont été déterminantes dans son parcours qui l’a conduit notamment à faire du secours populaire français, dont il fut le dirigeant depuis 1955, l’une des plus grandes associations de solidarité en France et pour lequel il n’a cessé d’honorer sa devise à travers ses innombrables actions « Tout ce qui est humain est notre ».

Lors de ses obsèques jeudi dernier, une cérémonie était organisée à la Mairie de Paris où de nombreuses personnalités comme madame le Maire de Paris se sont succédé pour faire son éloge.

Aucun membre du gouvernement n’est intervenu. Il est vrai que ce n’était pas un chanteur célèbre pour mériter les honneurs de la République.

Ce 8 mai 2019, souvenons-nous de la terrible année 1942 où la France vivait sous l’occupation allemande un de ses plus tragiques épisodes de son histoire avec la Rafle du Vélodrome d’Hiver organisé par la Milice d’extrême droite française.

Souvenons-nous des 6 millions de juifs exterminés dans les chambres à gaz.

Ce génocide que Jean-Marie Le Pen qualifie de détail de l’Histoire.

Aujourd’hui, les crimes perpétrés par les Nazis hantent encore les esprits.

Les fantômes ressurgissent du passé et le racisme et la xénophobie causent toujours des ravages et font toujours des victimes dans notre société moderne.

L’extrême droite avance depuis des années dans tous les pays d’Europe.

Elle s’empare des vertus républicaines, elle soigne son image, elle est en quête de respectabilité et d’honorabilité.

Certains se laissent séduire par le discours de l’extrême droite, d’autres dont nous sommes, savent au contraire la démasquer, la combattre et démontrer qu’à bien y regarder, son programme accompagné de leur propagande raciste, xénophobe et homophobe, est la copie conforme de celle d’Hitler en 1933.

Ce 8 mai 2019 nous sépare de 18 jours des élections européennes.

Tous les discours de la Victoire du 8 mai 1945 parleront de Paix sociale pour notre Pays, dans une Europe plus solidaire, plus forte, plus fraternelle.

Devant ces belles paroles, il y a la réalité.

L’extrême droite qui a joué le rôle que l’on sait pendant la seconde guerre mondiale, la droite et la social démocratie qui joue le rôle que nous constatons depuis les pouvoirs de Sarkozy, Hollande, et maintenant Macron, mettent tout en œuvre pour combattre le programme du Conseil National de la Résistance.

Ce sont les acquis sociaux très importants comme la sécurité sociale, le régime des retraites, l’éducation nationale et tous les services publics.

Ces acquis sociaux, présentés aujourd’hui, 75 ans après, par les gouvernements que je viens de citer, comme un luxe que l’on ne pourrait plus s’offrir en temps de crise.

Alors que ce sont précisément, en temps de crise, dans une France dévastée par la guerre, qu’ils furent créés, comme des pièces maîtresses de la politique menée pour redresser le Pays.

La politique du gouvernement actuel est de prendre des mesures pour satisfaire la direction de l’Europe libérale alors qu’ »aujourd’hui, il nous faut construire une Europe qui, tournant le dos à l’affairisme et à la spéculation, s’oriente vers la coopération et l’entente des Nations souveraines.

Une Europe sociale, une Europe des gens contre l’Europe de l’argent, tout le contraire de l’Europe libérale actuelle qui met en péril le secteur social, met en concurrence les travailleurs entre-eux et jette des millions d’hommes et de femmes au chômage en les considérant comme de vulgaires marchandises.

Cette politique menée par le gouvernement des riches est une véritable trahison envers ceux qui se sont battus, souvent au sacrifice de leur vie, pour construire un programme dans l’intérêt de notre peuple.

Ce 8 mai 1945, ruines et cendres, deuil et blessures, se mêlaient pour devenir peu à peu le terreau du temps nouveau.

L’Europe meurtri s’engagea alors sur la voie d’une Paix durable pour construire, petit à petit, une Union dont le destin est désormais entre nos mains.

Le 8 mai nous offre l’occasion d’inscrire toujours plus profondément le sens de ce combat.

Le 8 mai, ce sont les artisans de la Paix qui s’inclinent et n’oublient pas.

FIN DU DISCOURS

(Minute de silence)