Mesdames, Messieurs les élus,
Mesdames, Messieurs les responsables des associations,
Mesdames, Messieurs,
Chères Rovenaines, Chers Rovenains,
La gravité du contexte actuel liée à la crise sanitaire et aux mesures s’y rattachant, comme le confinement, m’ont conduit à maintenir cette cérémonie dans son usage le plus restreint.
Habituellement cette cérémonie se déroule en présence de très nombreuses personnes. J’ai l’habitude d’être entouré de l’ensemble des élus du conseil municipal, de responsables du monde associatif, de nos écoles et de la population. De toutes celles et ceux qui font la vie de notre village et qui ont à cœur de manifester par leur présence ou par leur dépôt d’une gerbe, leur attachement àcette cérémonie commémorative.
Le 11 novembre, la France a rendez-vous avec son histoire. La France a rendez-vous avec les morts de toutes les guerres qui ont de leur sang assuré son destin de grande nation indépendante et libre.
Le 11 novembre, c’est le rendez-vous recueilli des français avec l’immense famille de ceux qui ont perdu pour la France l’un des leurs.
C’est le rendez-vous des français avec tous les combattants qui gardent dans leur cœur et portent dans leur chair parfois blessée, mutilée, les marques des terribles luttes passées.
Le 11 novembre la nation a rendez-vous avec elle-même, dans la volonté d’unité qui surgit des profondeurs de l’histoire et qui conforte à la réflexion sur le passé et ses enseignements.
Cette journée du souvenir nous permet de rendre hommage à tous les anciens combattants et à toutes les victimes de guerre et particulièrement ceux de 14/18.
Lesquels parmi ces millions d’hommes âgés de 20 à 40 ans partis en août 14 pour une guerre dont ils pensaient qu’elle serait terminée en quelques mois,
lequel pouvait imaginer qu’un million 400 mille hommes ne reviendraient jamais, et qu’un million 180 mille d’entre eux seraient mutilés.
Lequel s’imaginait qu’il croiserait 600 000 veuves et 980 000 orphelins ?
Faire le bilan d’un tel désastre parait inutile 102 ans après et pourtant ...
Combien de guerres se sont succédées depuis ? Guerres qui ont fait des millions de morts, des millions de victimes civiles.
Il faut repenser l’action pour la paix qui est la base même de notre humanisme.
A l’évidence, la paix, la démocratie, l’état de droit, sont des situations fragiles au destin incertain et le monde qui se révèle à nous chaque jour le confirme.
Comment ne pas être interpellé par la situation actuelle de la gestion de la crise sanitaire avec l’état d’urgence.
On laisse mourir des résidents dans les EHPAD par manque de lits de réanimation dans les hôpitaux. Cette situation est la conséquence des politiques conduites par les gouvernements successifs qui ont fragilisés l’hôpital public en faisant passer la finance avant le service hospitalier.
Nous sommes conscients que le risque a grandit et qu’il faut prendre des mesures importantes, prenons les ensembles et respectons-les.
Le plus important c’est la santé, le plus important c’est la vie.
Comment ne pas être interpellé par les crimes des fascistes islamiques. Affirmer la condamnation du terrorisme qui est la négation même d’une libération humaine, est de notre devoir.
En même temps œuvrer avec force contre tous les amalgames voulus par l’extrême droite.
Dans ce contexte, la cérémonie d’aujourd’hui garde t’elle quelconque signification ? notre réponse est positive.
Ce rituel de la commémoration de l’Armistice du 11 novembre est là.
Comme un cri qui se poursuit, un cri de souffrance, un rappel du massacre. Un cri destiné à nos enfants qui s’imprègnent de cette horreur inqualifiable et qui mettent tout en œuvre pour ne pas la reproduire.
Inlassablement, nous poursuivons cette cérémonie anniversaire pour sauvegarder la mémoire collective. Pour l’entretenir et la léguer à ceux qui un jour ou l’autre prendront le relais pour restituer et raconter l’histoire.
Le 11 novembre 1918 restera à jamais une des dates majeures et emblématique de l’histoire de la France.
Au même titre que la libération d’août 44 ou de la Victoire du 8 mai 1945, elle figure parmi les heures glorieuses et décisives qui ont marqué le destin de notre pays.
Tous ces héros de 14/18 et de 1945, tous ces héros de la résistance qui ont mené la lutte contre le fascisme de l’extrême droite, de tous les crimes du nazisme, se sont battus pour obtenir une France, une Europe de paix, de liberté et de justice sociale.
Cette commémoration nous donne la mesure de la tâche qui nous incombe pour construire sur leur sacrifice un monde meilleur ou l’on considère l’humain d’abord.
Georges ROSSO, le 11 novembre 2020