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Cérémonie du 11 novembre, le Rove se souvient…

La cérémonie commémorative de l'armistice du 11 novembre 1918 a rassemblé un grand nombre de rovenaines et de rovenains ce samedi matin sur la place de la mairie. Citoyens, militants et responsables associatifs, personnel communal, enseignants, étaient regroupés autour du maire Georges Rosso et des élus du conseil municipal pour se rendre jusqu'au cimetière devant le monument aux morts.

Après un dépôt de gerbes, le maire a fait une allocution (à lire ci-dessous).

La cérémonie s'est ponctuée par deux chants interprétés par la chorale rovenain "le chant des collines" : "La Marseillaise" et "la chanson de Craonne".

 
> Allocution de Georges Rosso :
 
"Mesdames, Messieurs les élus municipaux,
Mesdames, Messieurs les responsables des associations,
Chers rovenaines et Chers rovenains,
Mesdames, Messieurs,
 
Le 11 novembre 1918 à 11 heures, prenait fin le plus terrible conflit que l’humanité ait connu jusqu’alors et dont personne n’imaginait qu’il allait ouvrir un siècle marqué par le retour de la barbarie au cœur même de la civilisation dans le monde.
 
L’Armistice signé dans la clairière de Rethondes en forêt de Compiègne, scellait la victoire de la France et de ses alliés sur l’empire allemand.
 
En ce jour de célébration et de recueillement, où selon la coutume nous évoquons nos disparus de la grande guerre, il apparaît inévitable que nos réflexions prennent plus ou moins la même voie et que nos discours se ressemblent une année sur l’autre.
 
Tandis que l’Armistice était signé, chaque nation engagée dans le grand conflit comptait ses morts.
 
Pour notre pays, les sacrifices consentis demeurent inoubliables.
 
900 000 maisons détruites,
10 000 usines dévastées, 54 000 kms de routes endommagées, 3 millions d’hectares de terres cultivables ravagés, 1 400 000 morts, 600 000 invalides, 1/4 des jeunes de notre pays âgés entre 18 et 25 ans, fauchés par la mort au combat.
Une véritable boucherie.
 
Sur 36 000 communes que comptait déjà la France en 1918, seulement une quinzaine n’eurent pas besoin d’ériger un monument aux morts.
 
Nul ne fut épargné : aucune famille, aucun village, aucune ville.
 
Le Rove, très petit village à l’époque comptait sept morts :
 
GOUIRAN Félix, mort à 21 ans,
GOUIRAN Armand, mort à 23 ans,
GOUIRAN Marius, mort à 26 ans,
BONNET Fernand, mort à 27 ans,
LIEUTAUD Henri, mort à 28 ans,
BONNET Louis, mort à 30 ans,
GOUIRAN Paul, mort à 30 ans.
 
Ces sept rovenains inscrits sur le monument aux morts de notre commune avaient à peine 26 ans de moyenne d’âge.
 
Jamais le monde n’avait connu de guerre plus meurtrière et les vétérans de la grande guerre, ceux qui étaient montés en première ligne à Douaumont et à Verdun, plus qu’un seul mot d’ordre : c’est la Der des Der.
 
Mais la paix qui semblait acquise au lendemain du 11 novembre 1918 ne dura pas.
 
20 ans après, la seconde guerre mondiale éclatait.
 
Les générations que la grande guerre avait cruellement éprouvées durent encore affronter des années terribles.
 
Ce fut également la période noire avec l’occupation allemande, la collaboration de l’extrême droite française avec les nazis.
 
Cette seconde guerre aura fait 55 millions de morts.
 
Aujourd’hui la guerre est présente un peu partout dans le monde et les victimes civiles dépassent largement celui des militaires.
 
La situation au Proche Orient est inquiétante.
Depuis le 7 octobre les terribles attaques terroristes du Hamas font plusieurs centaines de morts en Israël parmi les civils.
La riposte d’Israël provoque des milliers de morts parmi la population innocente à Gaza.
Les bombardements de l’armée israélienne redoublent dans l’enclave palestinienne, des chars seraient aux abords de Gaza ville.
Les affrontements avec le Hamas se poursuivent vers le nord.
 
Comment sortir de l’engrenage de cette guerre ?
 
On est loin de la Der des Der évoquée par les combattants de 14-18.
 
Le rituel de la commémoration de l’Armistice du 11 novembre, est là comme un cri qui se poursuit.
 
Un cri destiné à nos enfants afin qu’ils s’imprègnent de cette horreur inqualifiable et qu’ils mettent tout en œuvre pour ne pas la reproduire.
 
Inlassablement, nous poursuivons cette cérémonie anniversaire pour sauvegarder la mémoire collective, pour l’entretenir et la léguer à ceux qui un jour ou l’autre prendront le relais pour restituer et raconter l’histoire.
 
Le 20ème siècle a produit le pire avec de nombreuses guerres dans tous les pays et deux guerres mondiales.
 
Le 21ème siècle qui a commencé avec des guerres et des génocides dans le monde, pourra-t-il se reprendre et produire le meilleur ?
 
Prenons en le pari dans un monde qui est notre défi et où la paix et la liberté restent les conquêtes permanentes pour lesquelles nous devons chaque jour nous battre.
 
Vive la République
Vive La France
 
Je vous remercie.
 
Nous allons observer une minute de recueillement."