Le Rove est en deuil.
Les drapeaux de la mairie sont en berne.
Ce matin, vendredi 7 mai, à 7 heures, Georges DEQUIVRE est décédé des suites d’une maladie qui a été fulgurante. Il venait d’avoir 76 ans.
Le Rove perd une de ses personnalités les plus attachantes qui aura marqué l’histoire de la commune par son investissement et sa fidélité.
Depuis l’annonce de sa disparition, l’émotion est vive chez toutes celles et ceux qui l’ont connu et côtoyé.
Je n’ai pas de mots assez forts pour exprimer ici mon chagrin et ma douleur tellement le lien qui nous unissait dépassait le cadre municipal et associatif.
Georges Dequivre était le président en activité (depuis 2011) de l’office municipal des affaires sociales, la plus grande association de notre village.
Les Rovenaines et les Rovenains l’ont davantage connu lorsqu’il a dirigé pendant 24 années sous ma responsabilité les services techniques municipaux.
Il a commencé sa carrière de chef des services techniques, le 1er mars 1982.
Il était entrepreneur dans le bâtiment et avait déjà réalisé beaucoup de chantiers dans le village y compris pour la mairie avec notamment la bibliothèque ou la salle des fêtes.
C’est là que j’ai pu apprécier ses qualités et ses capacités. C’est la raison pour laquelle, je l’ai recruté.
En le recrutant, je ne m’étais pas trompé et sa longue et belle carrière exemplaire l’a confirmé.
Je l’ai ensuite nommé agent de maîtrise puis contrôleur, avant qu’il ne termine sa carrière au grade de contrôleur des travaux en chef.
Au sein des services techniques, il avait près de 20 agents sous ses ordres.
Puis un peu moins lorsqu’en 2000, la voirie, la propreté et le ramassage des ordures ménagères ont été transférés à la communauté urbaine.
Mais le plus important dans sa mission et là où il a joué un rôle déterminant, cela a été dans la surveillance des grands chantiers que nous avons entrepris, ensemble, durant ces longues années.
Quand j’ai été élu Maire, la commune n’avait aucun m² de terrains et encore moins d’équipements sportifs ou culturel.
Parmi les très nombreux chantiers qu’il a supervisés je voudrais rappeler les grandes réalisations suivantes :
le gymnase municipal, la bibliothèque municipale, le lotissement les chênes verts, le Centre Culturel, le stade municipal, l’extension du gymnase, la rénovation de la chapelle Saint Michel, la construction de la nouvelle Mairie, le rond point du Douard, la salle de gymnastique ou la résidence la colline.
Pour veiller au bon déroulement des travaux, il fallait avoir des capacités techniques et une compétence irréprochable. Il réunissait tout cela. J’avais en lui une confiance absolue.
Outre ses qualités de travailleur, sa disponibilité, sa volonté, son dévouement et son courage ont fait que nous avons pu surmonter des moments difficiles.
Ce fut les incendies, les inondations, la neige. Jours et nuits, je pouvais compter sur lui et je ne me gênais jamais pour l’appeler.
Georges Dequivre a été également pendant des décennies un membre très actif au sein du comité municipal des fêtes et du comité communal des feux et forêts, où son engagement était total.
Son activité militante bénévole était énorme. Il était un exemple pour beaucoup. Il était apprécié de tous : personnel, élus, et habitants.
C’était un homme jovial, attachant, fidèle, un travailleur acharné qui avait le sens du service public, et surtout l’amour indéfectible du Rove où il s’était installé en 1982.
Il œuvrait sans cesse dans l’intérêt de notre population et pour la commune.
Nous partagions également les mêmes convictions politiques au sein du parti communiste français auquel il est resté fidèle jusqu’au bout. Pas plus tard qu’il y a trois jours il avait tenu à absolument à voter par correspondance lors d’un scrutin de la section locale malgré sa maladie.
Quand il a pris sa retraite de la fonction publique territoriale en 2006 et que je lui avais remis la médaille de la Ville, j’avais dit lors de mon discours qu’il n’est jamais réjouissant pour le Maire de voir un de ses cadres cesser ses fonctions surtout quand il s’agit d’un camarade, d’un frère.
Car Georges Dequivre, c’était avant tout comme mon petit frère.
Je sais que je lui en ai fait « baver » durant toutes ces années.
Ça a commencé alors qu’il n’avait que 23 ans.
C’était en 1968 lors de notre rencontre.
Il était déjà sous mes ordres en qualité de musicien. Il était batteur et moi saxophoniste et directeur musical.
Dans cette "autre vie", nous avons aussi connu des moments intenses avec son ex-épouse Christiane, la maman de leur fille, Sonia, où notre amitié et notre fidélité n’ont fait que se renforcer au cours de ses 53 dernières années.
Avec sa disparition, c’est une page importante de notre village qui se tourne.
C’est une épreuve difficile pour chacun d’entre nous et surtout pour sa famille qu’il aimait par-dessus-tout.
Le Rove perd un serviteur exceptionnel.
Au nom des élus du conseil municipal, du personnel communal, du conseil d’administration de l’OMAS et du comité des fêtes et de ses bénévoles, du parti communiste français et de ses camarades, je voudrais adresser à sa fille, Sonia, à son épouse, Claudette qui est conseillère municipale, à ses petits-enfants et son gendre, à toute sa famille et à ses proches, nos plus vives condoléances et toute notre affection dans ces moments douloureux.
Je voudrais leur assurer que le souvenir de Georges restera à jamais gravé dans nos cœurs.
Plus personnellement, je voudrais leur dire « Aujourd’hui, j’ai perdu mon petit frère que j’aimais. Il s’appelait Jo.».